Contact

Groupe de parole : définition et mise en place

Découvrez ce qu'est un groupe de parole, ses bénéfices, et des conseils pour l’animer efficacement afin de favoriser l’écoute, l’échange et le soutien mutuel.

Qu’est-ce qu’un groupe de parole ?

Un groupe de parole est une pratique de psychothérapie qui prend la forme d’un espace d’échanges et d’écoute entre plusieurs personnes, la plupart du temps autour d’un thème qui concerne directement les participants, leur statut, leur moment de vie ou leur profession.

La principale caractéristique d’un groupe de parole réside dans le fait qu’il permet l’expression pleine et entière de chaque participant, sans jugement ni conseil. L’objectif étant simplement de trouver une écoute respectueuse et attentive, qui permettra le lâcher-prise.

L’animateur questionne et reformule, met en valeur la parole de celui qui s’exprime, de façon à ce qu’il comprenne mieux ce qu’il ressent, ce qu’il vit, de le laisser entrevoir qu’il existe une représentation acceptable de son vécu douloureux et de lui donner les moyens de résoudre les difficultés qu’il rencontre.

Les 5 règles d’or d’un groupe de parole

Les groupes de parole, s’ils diffèrent tous en fonction des personnes qui y participent, du thème et de l’animateur, sont caractérisés par des règles communes indispensables (que l’on peut retenir par un moyen mnémotechnique simple : “JE LACE”).

  • JE – L’expression à la 1ère personne du singulier, le “je” : utiliser le “je” c’est parler en son nom propre, exprimer ses pensées, ses ressentis et en être responsable tout en évitant les idées générales et/ou préconçues, peu intéressantes dans le cadre d’un groupe de parole.
  • L – Liberté : chaque participant est libre de s’exprimer ou de garder le silence si elle le souhaite. l’animateur invite mais respecte le choix du participant.
  • A – Authenticité : le groupe de parole est un cadre suffisamment sain pour pouvoir exprimer et partager ses émotions sans filtre et sans retenue. C’est sans doute le point le plus délicat à atteindre pour certaines personnes mais c’est en cela que l’exercice apportera le mieux-être recherché.
  • C – Confidentialité : tout ce qui se dit dans un groupe de parole, reste dans le groupe. Cela permet d’exprimer ses sentiments en toute confiance, sans crainte d’être jugé ou trahi.
  • E – Écoute : elle est l’un des fondements essentiels des groupes de parole. Il est nécessaire de savoir écouter les autres, dans le respect et l’empathie, sans les interrompre, afin de soi-même bénéficier de ces conditions optimales d’expression.

Quelques exemples de groupes de parole

Il existe des groupes de parole dans de très nombreux domaines ou à destination de publics très variés. Voici quelques exemples de groupes de parole :

  • Pour les soignants et professionnels du social et médico-social
  • Pour les victimes d’agression
  • Pour les femmes victimes de violences
  • Pour les aidants (Alzheimer, handicap, etc)
  • Pour les personnes divorcées ou en instance de divorce
  • Pour les jeunes parents, autour du thème de la parentalité et de la famille

Pourquoi mettre en place un groupe de parole ?

Les groupes de parole permettent d’exprimer des souffrances, des conflits ou difficultés rencontrées de façon à favoriser leur résolution pour éviter que le traumatisme ou la situation ne prenne trop d’importance du fait du silence ou des non-dits. Cela offre un mieux-être psychologique aux participants qui se trouvent peut-être en situation de mal-être dans leur profession parce que celle-ci est éprouvante, ou dans leur vie parce qu’ils traversent une situation difficile.

Ce n’est pas un lieu de conseils, simplement un lieu d’écoute qui permet de se confier, de libérer la parole. L’effet de groupe a ici un rôle de soutien et d’entraide : les participants vivent des situations difficiles similaires et cela favorise le sentiment d’appartenance à un groupe d’individus soudés par l’épreuve. Le simple partage d’expériences vécues permet aux autres participants de renforcer leur créativité et d’entrevoir des issues à leur problème.

Le principal obstacle à l’efficacité d’un groupe de parole est d’ordre émotionnel et peut venir de l’angoisse de se confier pleinement, de donner accès à ses sentiments et émotions profondes, de réveiller des blessures enfouies. Il est donc essentiel de pouvoir amener les participants à se libérer de ces barrières pour s’exprimer le plus librement possible, ce à quoi doit veiller l’animateur du groupe.

Mettre en place un groupe de parole

Lors de la mise en place d’un groupe de parole, l’animateur peut, de part ses observations, son expérience et le public concerné, définir un thème à aborder ou définir ce thème avec les participants. Bien souvent, le thème peut évoluer au fil des discussions ou des rencontres, selon l’appréciation des participants à avoir suffisamment traité un sujet pour ne plus avoir besoin de s’exprimer dessus.

Un groupe de parole peut s’inscrire dans la durée avec un nombre de rencontres et une durée de chaque séance qui seront propres au contexte spécifique du thème et du public concerné. Ces rencontres peuvent d’ailleurs rassembler un nombre de participants qui évoluera là aussi en fonction du thème, de la nature des participants et du temps accordé aux rencontres. Il est d’ailleurs fortement recommandé de fixer une limite de participants afin de laisser à chacun la possibilité de s’exprimer durant la (ou les) séance(s).

Il est également essentiel de présenter et de faire respecter les règles d’or vues précédemment pour s’assurer que le groupe de parole soit le plus utile possible aux participants : respect, écoute, assiduité (si plusieurs rencontres sont prévues), avoir une attitude constructive, respecter la confidentialité du groupe, etc.

Comment animer un groupe de parole ?

L’animation d’un groupe de parole doit être effectuée par un professionnel expérimenté et formé à la gestion dynamique et relationnelle d’un groupe. Celui-ci aura pour rôle de créer une atmosphère favorisant la prise de parole respectueuse et successive des participants, sans contrainte ni jugement, de poser les questions qui amèneront à libérer la parole sans empiéter sur les croyances profondes de chacun.

Les étapes de la rencontre

  • 1. L’animateur rappelle les règles de bonne conduite au sein du groupe de parole
  • 2. Il rappelle également le thème du groupe ou de la rencontre
  • 3. Pendant la séance, l’animateur distribue équitablement la parole et gère le temps de chacun. Il pose si besoin des questions afin de solliciter les participants à se confier
  • 4. En fin de séance, il rappelle les enseignements tirés des témoignages de chacun et conclut

Les outils de l’animateur

Les supports

Pour animer un groupe de parole, l’animateur peut avoir recours à différents supports pour présenter, lancer la discussion ou reformuler : ces supports peuvent être écrits (papier, tableau), oraux (mots-clés, phrases), visuels (images ou films) ou interactifs en faisant appel aux participants eux-mêmes.

La gestion de la parole

Pour s’assurer de distribuer équitablement la parole et faire adhérer les participants à cette dynamique de groupe, l’animateur peut utiliser différentes techniques de gestion de la parole : tour de table classique, prise de parole sur la base du volontariat, utilisation d’un sablier ou d’un “bâton de parole” (pourquoi pas un autre objet symbolique) ou encore en utilisant des papiers rédigés par les participants en amont avec la ou les idée(s) qu’ils veulent exprimer afin que l’animateur puisse organiser les prises de parole dans un ordre logique, plus ordonné.

Les techniques d’animation d’un groupe de parole

Elles sont nombreuses et s’apprennent au cours d’une formation dédiée, puis se travailleront par l’animateur au fil des différents groupes qu’il sera amené à animer.

Nous en listons quelques-unes ci-après :

  • Les questions écrites : les participants écrivent en amont des questions sur papier qui, durant la séance, seront tirées au sort. L’ensemble du groupe peut être amené à réagir.
  • Les questions orales : l’animateur mais aussi les participants peuvent être amenés à poser des questions à celui qui s’exprime ou pour faire réagir l’ensemble du groupe. Une technique particulièrement adaptée aux petits groupes.
  • L’étude de cas : l’animateur se charge ici de raconter une situation dans le détail pour faire réagir le groupe.
  • Les mises en situations : recréer des scènes interprétées par les participants apportera de l’interactivité et un côté plus immersif pour permettre de nourrir la réflexion et porter un autre regard sur la situation.
  • Le mur de post-it : sous différents thèmes ou sujets préalablement définis par l’animateur, les participants peuvent écrire leur idée, leur réflexion, sur des post-it sous ces sujets afin que le tableau serve de support sur lequel le groupe pourra réagir.
  • Le vote : pour réagir sur une situation ou à une question, l’animateur peut recourir au vote des participants.
  • La prise de position sur figure géométrique : sur une figure géométrique dessinée ou représentée dans la pièce, l’animateur inscrit différentes opinions sur lesquelles, par rapport à une question ou une situation donnée, chaque participant peut se représenter schématiquement ou physiquement.
  • Les sous-groupes : pour les groupes plus importants, l’animateur peut répartir les participants en sous-groupes afin de les faire réagir sur des questions. Peut s’en suivre un débat afin de confronter les idées émises en sous-groupes.

L’animation d’un groupe de parole n’est pas anodine et représente une vraie implication de la part de l’animateur mais aussi des participants. Lorsque celle-ci est optimale, le groupe bénéficie grandement de cet outil thérapeutique, chacun en ressort grandi et mieux préparé à affronter sa situation ou les épreuves qui l’attendent.