Quelles méthodes adopter pour une meilleure prévention ou gestion des conflits entre les professionnels et les familles ?
La cohérence de l’organisation des accompagnements et l’inclusion des familles sont des facteurs essentiels à la création d’un lien de confiance entre les intervenants et les proches. Ils permettent d’anticiper toute situation conflictuelle.
Comprendre les ressentis de la famille
L’instauration d’un dialogue permet aux professionnels de comprendre la colère, la tristesse, les incertitudes, et la perte de sens que peuvent ressentir les proches de la personne accompagnée.
Il est important de les laisser exprimer leurs diverses émotions, car cela montre que le professionnel comprend leur douleur, qu’il a conscience des difficultés qu’ils traversent.
Écouter la famille, c’est aussi lui donner l’opportunité de faire part de tout ce qu’elle met en place pour aider la personne accompagnée, des contraintes et des efforts que cela implique. Cette reconnaissance de la part des professionnels permet de contrer les démotivations, le sentiment d’échec ou d’inefficacité des personnes qui se sentent bien souvent démunies pour aider leur enfant souffrant de troubles psychiques, un parent atteint de démence sénile, etc.
Les doutes sont également souvent bien présents. Le rôle du professionnel est de faire preuve une nouvelle fois de compréhension vis-à-vis de tous les questionnements que peuvent avoir les familles. Elles ont besoin d’être rassurées en permanence.
Associer la famille aux prises de décisions
La famille doit être considérée comme un partenaire à part entière. En ce sens, il est important qu’elle soit consultée sur la façon dont l’usager va être accompagné, elle ne doit en aucun cas être mise devant le fait accompli. Associer les proches ne peut qu’atténuer, voire lever d’éventuelles réticences.
De même, il est essentiel que les informations soient communiquées de façon claire afin d’éviter toute incompréhension ou confusion.
Toute famille a besoin de bénéficier d’explications lorsqu’un type d’accompagnement s’avère infructueux ou n’est plus adapté (par exemple, lorsqu’un enfant autiste a de nouveau des crises violentes malgré le traitement mis en place).
Mettre en valeur les compétences des proches
Les familles ont besoin que les intervenants les aident à puiser dans leurs ressources personnelles plutôt que de se concentrer sur leurs défaillances. Par exemple, lorsqu’il existe des conflits au sein de la famille d’un enfant accompagné, l’objectif est de les soutenir dans l’exercice de leurs fonctions parentales en les aidant à déterminer les rôles et responsabilités de chacun, tout en veillant à se placer dans une posture de non-jugement et en valorisant les capacités de chacun.
Selon Roland Janvier, chercheur en sciences sociales, « l’expertise reconnue des professionnels vient à la rencontre des ressources affirmées des usagers. »
Faire le point sur sa pratique professionnelle
L’analyse des pratiques professionnelles est un outil qui permet aux professionnels du secteur social et médico-social de mettre à plat les différentes problématiques auxquelles ils sont confrontés et de rechercher collectivement des solutions (réfléchir à des outils de gestion des conflits, améliorer le travail d’équipe, par exemple). C’est ainsi l’occasion de repenser leur pratique et d’apprendre à améliorer leur posture professionnelle.
Participer à des groupes d’analyse des pratiques est aussi un excellent moyen de lutter contre l’épuisement professionnel.
Apprendre à gérer ses émotions
Accompagner au quotidien des personnes en grande vulnérabilité ne va pas sans générer une forte charge émotionnelle chez les professionnels du champ social et médico-social. Une mauvaise gestion de ces émotions peut participer à la naissance de situations conflictuelles avec les familles. L’intervenant a tout autant le droit de les ressentir, mais les émotions négatives ne doivent pas les mener vers une usure professionnelle. Heureusement, il existe des stratégies pour apprendre à les gérer efficacement et ainsi avoir une posture appropriée qui puisse réduire les tensions.
Se former en continu pour garantir les bonnes relations entre les professionnels et les familles
Face à la fatigue émotionnelle ou à certains comportements adoptés par les familles, les professionnels peuvent facilement se retrouver déstabilisés, et ainsi avoir du mal à tisser des relations de confiance avec les proches des personnes accompagnées. Se former en continu permet d’acquérir des techniques sûres en matière de gestion des conflits entre les professionnels et les familles, et facilite la communication entre les différentes parties.
C’est pourquoi, chez Epsilon Melia, nous avons mis en place une formation permettant aux intervenants du secteur social et médico-social de mieux comprendre les causes des conflits ainsi que les moyens de les anticiper ou de les gérer efficacement. Nous vous invitons à nous contacter si vous avez la moindre question sur notre formation à la gestion des conflits.