L’aide à la parentalité bénéficie de dispositifs efficaces
Depuis une dizaine d’années, de nombreuses actions de soutien à la parentalité sont mises en place, et les intervenants du social et médico-social, de la santé et du monde associatif se mobilisent. En voici les principales :
Les lieux d’accueil enfants parents (LAEP)
Créés en 1996, il s’agit d’espaces où des professionnels ou bénévoles accueillent les enfants et leurs parents pour leur permettre de s’exprimer sur leurs difficultés, et d’être rassurés. Les parents peuvent aussi échanger entre eux sur leurs diverses expériences. Ces structures permettent de lutter contre l’isolement social, de prévenir les négligences ou violences parentales, de renforcer les liens parents/enfants, etc.
Les réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP)
Ils ont été créés en 1999, et une charte a été élaborée afin de prévoir les pistes de travail de ces réseaux :
- mettre en valeur les compétences parentales ;
- tenir compte des différents modèles familiaux ;
- faciliter les relations entre les parents et leurs enfants ;
- créer des projets qui puissent s’inscrire sur le long terme.
Grâce au dialogue et à l’attitude bienveillante des professionnels, les parents prennent conscience de leurs aptitudes, et apprennent à les mettre en pratique auprès de leurs enfants.
Les contrats locaux d’accompagnement à la scolarité (Clas)
Ils ont été institués en l’an 2000 et leur objectif est de permettre aux enfants de l’élémentaire, du collège et du lycée d’obtenir un soutien en dehors du temps scolaire pour pouvoir réussir au mieux leur scolarité (aide pour faire les devoirs, travail sur le renforcement de la confiance en soi, par exemple). Cet appui peut aussi être proposé aux parents afin de faciliter les relations entre la famille et l’école (aider les parents à suivre le travail que fait leur enfant en classe, leur expliquer comment fonctionne l’école, etc.).
La médiation familiale
Il s’agit d’un lieu où chacun peut exprimer ses conflits familiaux (divorce, conflits entre les parents et les grands-parents, etc.). La médiation familiale met en avant les compétences parentales, et incite les personnes à trouver elles-mêmes les solutions à leurs problèmes.
Les espaces de rencontre
Ils ont été mis en place pour les parents qui ne disposent pas d’un droit de visite à domicile ou d’un droit d’hébergement. Des rencontres entre le parent et son enfant sont organisées dans ces espaces, sous le contrôle d’un éducateur spécialisé.
Les Points info famille
Ils ont été créés en 2003 pour permettre aux familles d’être orientées plus facilement vers les structures pouvant répondre à leurs besoins et attentes.
Il existe encore bien d’autres dispositifs d’accompagnement. Nous pouvons citer, par exemple, la protection maternelle et infantile (PMI), le service d’accompagnement et de soutien à la parentalité (Sasp) qui accompagne les personnes en situation de handicap dans leur projet de devenir parents.
Nous l’avons vu, l’accompagnement à la parentalité est particulièrement crucial dès la petite enfance, car il permet notamment de réduire les inégalités sociales de santé et de permettre à l’enfant de se construire une vie d’adulte dans laquelle il sera en bonne santé physique et mentale.
Les professionnels de la petite enfance travaillant dans les crèches (auxiliaires de puériculture, éducateurs de jeunes enfants, etc.) sont donc particulièrement concernés.
L’accompagnement à la parentalité existe aussi en crèche
Le soutien à la parentalité peut également faire partie des pratiques professionnelles des intervenants en crèche.
Cela signifie que les professionnels accompagnent l’enfant, mais peuvent également soutenir les parents qui en éprouvent le besoin et en font la demande. Cela passe notamment par leur mise en confiance, notamment lorsque c’est la première fois qu’ils laissent leur bébé à garder. Cette étape est plus ou moins compliquée. Certains parents sont sans crainte, alors que pour d’autres l’adaptation requiert plus de temps, surtout si la maman allaite, a une grosse angoisse de séparation, etc. Un travail doit se faire avec toute la famille. L’enfant sera de toute façon plus épanoui à la crèche s’il sent que ses parents sont sereins lorsqu’ils le déposent.
La psychologue ou l’éducatrice de jeunes enfants peut également favoriser la mise en place de cet accompagnement si le bébé rencontre des difficultés (il pleure tout le temps, ne mange pas, etc.). Mais dans tous les cas, parents et professionnels travaillent main dans la main.
Les professionnels doivent donc être attentifs aux besoins de la famille, respecter son mode d’éducation, créer une vraie relation, et faire en sorte que le parent se sente bien dans ce milieu (lui permettre d’accompagner son enfant jusqu’à son espace de jeu, par exemple).
Le champ de la protection de l’enfance est particulièrement concerné par l’aide à la parentalité
Les professionnels sont amenés à accompagner les parents suite à une information préoccupante, c’est-à-dire une alerte sur un mineur susceptible d’être en danger ou victime de négligences (anciennement signalement).
L’action éducative à domicile (AED) permet d’apporter une aide éducative et matérielle aux familles. Les professionnels ne peuvent intervenir qu’avec l’accord des parents. Ils déterminent ensemble les différentes actions à mener.
L’action éducative en milieu ouvert (AEMO), quant à elle, est une mesure imposée par le juge des enfants en protection de l’enfance. Un travailleur social intervient alors au domicile de la famille pour travailler à la fois avec l’enfant et ses parents. L’objectif est de permettre à l’enfant de continuer à vivre avec sa famille (en analysant comment les parents répondent aux besoins de leur enfant, comment le mineur se développe, etc.) et de tisser de nouveaux liens familiaux.
Lorsqu’il y a placement de l’enfant, les institutions doivent continuer à travailler sur la parentalité. Comme cela est encore parfois peu pratiqué, certains professionnels travaillant dans les foyers d’aide sociale à l’enfance sont formés afin de développer cet accompagnement dans leurs services.
Dans la guidance parentale, nous constatons ainsi un aspect préventif, mais également une prise en charge plus soutenue et judiciarisée.
Que l’accompagnement à la parentalité ait lieu à la crèche, dans le domaine de la protection de l’enfance, au sein des réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents, etc., son efficacité est conditionnée par le respect de certaines conditions.
Un accompagnement à la parentalité réussi nécessite la prise en compte de certains critères
Pour accompagner efficacement les parents dans leur rôle éducatif, il est important que les professionnels apprennent à œuvrer ensemble.
Les professionnels doivent travailler en réseau
Dans certains territoires, des problèmes de coordination sont constatés entre les différents acteurs du secteur social, médico-social, et sanitaire. Il faut donc faciliter une dynamique d’échanges entre les différents secteurs, car la parentalité fait l’objet d’un traitement transdisciplinaire. Chacun doit travailler en partenariat pour mettre en place des actions communes, et faciliter la cohérence ainsi que la continuité de l’accompagnement.
La formation continue reste le facteur essentiel à un bon accompagnement
Les acteurs du social et médico-social sont souvent en première ligne pour mettre en place des actions d’aide à la parentalité. Ils sont parfois confrontés à des problématiques complexes, des publics extrêmement vulnérables. Ils doivent trouver des solutions en urgence, et qui répondent efficacement aux besoins.
Il est donc primordial qu’ils puissent se former régulièrement afin d’élargir leurs compétences, et d’apprendre à ajuster leurs accompagnements en fonction des publics avec lesquels ils travaillent.
Chez Epsilon Melia, nous avons conscience des situations compliquées auxquelles les professionnels doivent souvent faire face. C’est pourquoi nous leur proposons plusieurs formations continues sur 2 ou 3 jours pour les aider à comprendre les différentes problématiques pouvant altérer la fonction de parent, et à adapter leur accompagnement selon les situations familiales : prise en compte de la diversité culturelle, guidance parentale, étude des nouveaux modèles familiaux, parentalité et troubles psychiques, parentalité et handicap, place des pères au sein de l’institution, etc.
Nous intervenons dans toute la France, mais aussi dans certains pays francophones.
Si vous avez besoin de renseignements complémentaires ou de conseils concernant le choix de votre formation sur l’accompagnement à la parentalité, nous restons à votre disposition pour en discuter.
Nous remercions Pascale Gasparini et Delphine Guillaume, psychologues cliniciennes et intervenantes pour Epsilon Melia, pour les éléments pertinents qu’elles nous ont apportés sur ce thème.