Un après-midi d’été, Madame X. rentre dans un magasin dont le nom peut nous faire penser aux grands espaces verts. Madame X. s’aventure au rayon enfant, où figurent de manière à ce qu’ils soient incontournables une multitude d’objets estampillés « Montessori ».
« Seulement » 20 euros pour cette petite balle en tissu, 10 euros pour ce balai en bois. Des objets tout à fait dans ses prix pour parfaire l’éducation de ses chers bambins en quête d’expériences sensorielles et d’imitation.
Cependant, derrière cette appellation « Montessori » il n’y a pas seulement un chiffre d’affaire, il y a tout d’abord une femme : Maria Montessori.
Maria Montessori était un médecin Italien, qui a notamment travaillé avec des enfants porteurs de troubles psychiques dans l’Italie du début du XXème siècle. Ses méthodes leur ont permis de maîtriser l’écriture et la lecture. Elle a donc souhaité proposer ses connaissances ainsi que sa grande capacité d’observation à des enfants qui ne nécessitent pas d’accompagnement spécifique. Ainsi, elle se fixe comme objectif : les aider à construire leur personnalité et à développer leurs compétences cognitives et sensorielles.
Une date importante à retenir dans la carrière de Maria Montessori auprès des enfants : 1907. Elle confirme la décision prise par le maire de Rome de réhabiliter les bidonvilles. Il fait alors appel à Maria Montessori pour créer un lieu d’accueil pour ces enfants défavorisés. En effet, beaucoup d’entre eux, faute d’avoir accès à l’école, errent dans les rues. Le 6 janvier ouvre donc la première Maison des Enfants : la Casa dei Bambini. C’est dans cette école que Maria Montessori met au point et teste sa méthode pédagogique. Celle-ci est basée sur l’accompagnement du développement naturel de l’enfant, en lui fournissant un environnement adapté à ses caractéristiques propres et à celles de son âge. En quelques mots, l’objectif est d’observer le comportement de l’enfant et de respecter ses besoins.
Cette expérience lui permettra alors de former des éducateurs et d’écrire des ouvrages pour expliquer sa pédagogie.
Ce petit aparté biographique pour que nous, travailleurs sociaux susceptibles d’utiliser certains aspects de la pédagogie Montessori dans nos métiers, prenions conscience à nouveau qu’elle est plus qu’un label. Elle a fait preuve d’une réelle volonté, tout au long de sa vie, d’œuvrer pour le respect de l’enfant et non de l’envisager comme un projet lucratif.
Le matériel Montessori existe bel et bien et correspond à une certaine manière d’être utilisé selon l’âge de l’enfant. Il suffit de lire ses ouvrages pour s’en rendre compte.
Militons pour que notre travail avec cette méthode ne soit pas associé à une « pédagogie de l’enfant roi juste là pour contribuer à la société de consommation » mais qu’il soit centré sur l’enfant et ses besoins. Maria Montessori gagne à être reconnue telle qu’elle est, une grande dame de l’éducation.