Quelques déjà semaines, et toujours ces trois mots qui résonnent encore, et encore
Accompagner, Ecouter, Etre solidaire…
Confinement quand tu nous tiens : Tu nous convoques dans cette nécessaire adaptabilité. Tu nous imposes de sortir des sentiers battus, et nous mettons une fois de plus en perspective notre manière de penser l’action, notre manière de la mener, notre manière de l’éprouver.
Confinement quand tu nous tiens : Nous repensons l’accompagnement :
Accompagner : Se joindre à quelqu’un pour aller en même temps que lui… Une démarche autour d’un mouvement qui se règle à partir de l’Autre, pour aller, avancer de « concert ».
Pour nous depuis quelques semaines déjà, nous réalisons qu’il s’agit moins de « mettre quelqu’un en mouvement » que de s’accorder au mouvement qui est le sien.
Ici le mouvement que tu nous imposes c’est appeler les familles, pour prendre des nouvelles de ceux et celles qui nous sont confiées.
Mais vois-tu Confinement : c’est aussi être appelé, afin que l’Autre nous dise ce qu’il en est. Rien de nouveau en soi ; mouvement évident, naturel si ce n’est qu’il se joue dans un autre cadre, dans un autre espace-temps…
Ici ce n’est pas le temps JUDICIAIRE mais le temps du CONFINEMENT
Confinement : Nous crois-tu sourds au point de ne pas entendre les possibles cris de douleurs sans doute silencieux du fait de ton diktat ?
Confinement : Nous crois-tu aveugle au point de ne pas voir les menaces silencieuses et sournoises du fait de ton diktat ?
Confinement quand tu nous tiens : Tu nous invites à aller au-delà de nos limites ;
Et notre seule LIMITE est celle de notre IMAGINATION
Donc ;
Merci à toi Confinement de nous permettre d’imaginer encore plus de solutions,
Merci de nous permettre de nous affranchir notre cercle d’intervention classique pour en réinventer un autre ; Sans doute plus audacieux, sans doute plus bienveillant…
Merci de nous permettre une autre écoute, découvrir, voire, re découvrir l’écoute qui soutient la démarche…
Merci de nous permettre d’entendre l’Autre différemment dans ce silence réceptif -autre que le tien- silence qui NOURRIT le cheminement…
Confinement quand tu nous tiens : Tu nous permets de renouer avec le Temps.
Tu nous permets de retrouver du temps éducatif ; du temps pour gérer un conflit ; du temps pour faite un gâteau, discuter, jardiner, avec les enfants qui nous sont confiés.
Et non Confinement ce temps n’est pas celui de l’occupationnel. C’est le temps du vivre ensemble. Ce vivre ensemble, souvent oublié, ; ce temps précieux qui retrouve sa place dans notre quotidien ;
Confinement quand tu nous tiens : Tu me permets de voir les équipes à l’œuvre, sans relâche, tendus, angoissés, inquiets, solidaires semaine après semaine. Mais présents encore et toujours.
Confinement quand tu nous tiens : Tu me permets de saluer leur courage, leur ténacité. Tu me donnes l’occasion de leur dire MERCI. MERCI pour ce que vous faites ; MERCI pour qui vous êtes. MERCI pour votre humilité de tous les jours…
MERCI aux équipes, car vous êtes sans aucun doute, la fierté des services et je mesure encore plus aujourd’hui la chance qu’ont les institutions de vous avoir à leurs côtés.
Confinement quand tu nous tiens ; Tu nous permets d’accéder notre propre EXCELLENCE…
Corinne CYRILLE
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Directrice des Etablissements Sociaux et Médicaux Sociaux. Thérapeute en Thérapie Comportementale et Cognitive. Maître Praticien en Hypnose Ericksonnienne. Formatrice et Animatrice de GAPP.