En cette fin d’année tourmentée, nous avons eu envie de nous pencher sur des initiatives réjouissantes. Elles font moins de bruit que les mauvaises nouvelles, mais elles invitent à l’optimisme : alors voici une sélection de ces projets qui font du bien !
Du côté de la grande précarité
Tout d’abord, nous voulions saluer la création d’une structure dont la mission est d’accueillir les femmes sans domicile fixe en région parisienne. En France en 2012 – date de la dernière étude de l’INSEE sur le sujet – deux sans-domicile sur cinq en hébergement étaient des femmes. Ces femmes en situation de grande vulnérabilité ont désormais une structure qui leur est dédiée : “La cité des Dames” dans le 17e arrondissement. Elles peuvent ainsi bénéficier d’un repas, d’une douche, de repos…. Entourées d’une équipe qui les accompagne dans diverses démarches (emploi, soutien psychologique…). Une formidable initiative de l’ADSF et de la fondation de l’Armée du Salut. On ne peut qu’encourager et soutenir cette action et espérer que d’autres structures puissent voir le jour dans plusieurs régions de France.
Autre initiative à saluer, dans un registre tout autre : le street artist britannique Banksy a mis sa puissance médiatique au service de la sensibilisation au sujet de la grande précarité. Sa vidéo qui met en scène un SDF du quartier de Birmingham dont il fait un Père Noël tiré par des rennes avec poésie a été vue environ 3 millions de fois dans les 24h qui ont suivi sa publication. Une prise de parole juste qui remet les sujets de grande précarité au cœur des messages promotionnels en tous genres dans la dernière ligne droite avant les fêtes.
Vivre ensemble : un pont entre deux générations
D’après un récent rapport d’étude conduite par les Petits Frères des Pauvres : 4,6 millions de Français de 60 ans et plus ressentent de la solitude et 3,2 millions de personnes âgées sont en risque d’isolement relationnel. Dans ce contexte, les initiatives autour du lien intergénérationnel nous touchent particulièrement comme l’initiative MARPA-école : un concept génial pour lutter contre l’isolement et la solitude des personnes âgées. Cet établissement intergénérationnel comprend une résidence pour nos aînés et une école communale accueillant des enfants de 7 à 10 ans. Une façon innovante de favoriser un lien social en créant des moments partagés : les repas, le jardinage, l’aide aux devoirs…et bien sûr, les jeux !
La vie après la prison
Un autre projet inspirant : la ferme de Moyembrie, dans l’Aisne. Son rôle est de préparer la sortie, aider les détenus à rebâtir un projet de vie à leur sortie de prison.
Accueillis pour une durée d’environ 9 mois, les résidents en fin de peine sont salariés le matin et peuvent se consacrer à un projet personnel l’après-midi. Sept encadrants vivent sur place et partagent le travail, mais aussi le quotidien des résidents. Les repas sont pris en commun afin de créer un lien, très important dans le processus de réinsertion.
La violence et la loi du plus fort rencontrées en prison font place au respect et à la confiance mutuelle : leur passage dans cette ferme permet d’entrevoir une nouvelle vie et de passer « du béton et du métal aux animaux et à la nature » comme le dit cet ancien détenu dans son témoignage.
“L’Evasion”, l’ESAT qui mise sur l’art et la culture
L’Evasion est un ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) d’un genre un peu particulier : ici pas de menuiserie, de cuisine ou de jardinage. A Sélestat en Alsace le travail est artistique. La particularité de L’Evasion est de proposer à ses résidents handicapés une activité à vocation culturelle ou artistique : musique, arts plastiques et spectacles. Le résultat à découvrir sur ces étiquettes par exemple :
Un excellent moyen de se diversifier, de trouver sa place dans un monde artistique peu ouvert aux personnes porteuses d’un handicap.
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Co-fondatrice et directrice pédagogique chez Epsilon Melia, ancienne directrice de structure et formatrice.