Avoir conscience du point commun à toutes les personnalités difficiles
De nombreuses personnes peuvent être considérées comme difficiles. En outre, nous avons tous des personnalités différentes qui font que nous sommes plus ou moins à l’aise avec certains comportements. Nous pouvons mal supporter un collaborateur alors que d’autres membres de l’équipe l’apprécient. Pour autant, les personnalités difficiles ont un aspect en commun : leur comportement est rigide et se reproduit très souvent. De plus, cela entraîne une gêne à la fois pour la personne et son entourage.
En ayant cette attitude, les individus essaient de se défendre. Par exemple, les personnes qui se sentent toujours victimes cherchent à éviter de prendre leurs responsabilités et se protègent ainsi de toute punition.
Ces comportements difficiles marquent l’émotivité de la personne, et plus celle-ci est rigide, plus cette émotivité sera importante.
Pour comprendre et réussir à travailler avec des personnalités difficiles, il faut donc avoir conscience de cette sensibilité qui les habite. Certaines personnes sont débordées par leur angoisse, et c’est ce qui engendre des excès de comportement et les fait rentrer dans un profil de personnalité difficile. Elles cherchent des moyens d’éloigner leur incapacité de gérer cette angoisse même si ceux-ci sont très dérangeants pour les autres.
Pour un manager, reconnaître cette dynamique permet d’agir avec plus de discernement et d’apporter une réponse adaptée.
Adopter des stratégies fiables pour mieux gérer les personnes difficiles
Les managers et cadres responsables de la gestion d’équipe doivent souvent ajuster leurs approches en fonction des spécificités de chaque personnalité difficile. Ces techniques, bien que généralistes, peuvent être adaptées pour répondre aux particularités comportementales identifiées.
1. Pratiquer l’écoute active avec la personne difficile
Identifier une personnalité difficile n’est que la première étape. La compréhension des causes profondes de son comportement est essentielle pour amorcer un changement. C’est ici que l’écoute active joue un rôle fondamental. Elle crée un climat de confiance, où la personne sent que son interlocuteur est pleinement disponible et la comprend sincèrement. Une fois mise en confiance, la personne sera plus réceptive à collaborer et à évoluer.
Cet échange doit être réalisé dans un cadre privé, tel qu’un entretien individuel, pour préserver la dignité de la personne et éviter de la mettre mal à l’aise devant ses collègues. Cette approche permet d’ouvrir le dialogue sans ajouter de pression sociale.
Par exemple, une personnalité dépressive a besoin d’être écoutée avec beaucoup d’empathie. Lui témoigner un intérêt sincère et valoriser ses qualités peut contribuer à atténuer son sentiment d’isolement et favoriser son engagement au sein de l’équipe.
2. Avoir une attitude respectueuse face à la personne ayant un comportement difficile
Le respect est une base incontournable pour établir une relation constructive avec une personnalité difficile. Un comportement empreint de colère, d’impatience ou de jugement de la part d’un manager peut bloquer toute possibilité de résolution.
La communication non violente (CNV) est un outil puissant pour établir cette dynamique. Mise au point par Marshall Rosenberg, la CNV favorise un échange clair et sans agressivité, même dans des situations tendues. Cette méthode repose sur quatre étapes clés :
- Exprimer la situation problématique sans jugement ni accusation.
- Partager les ressentis des deux parties de manière ouverte.
- Identifier et verbaliser les besoins de chacun.
- Formuler une demande claire et réaliste pour résoudre la situation.
Le collaborateur concerné doit ensuite indiquer s’il peut ou souhaite répondre favorablement à cette demande.
La CNV est particulièrement utile avec des personnalités histrioniques, narcissiques ou paranoïaques, dont les comportements peuvent rapidement aggraver les tensions interpersonnelles. Pour une personnalité borderline, souvent encline à des réactions impulsives, cette méthode permet aussi de désamorcer l’agressivité et de recentrer l’échange sur des solutions constructives.
3. Utiliser la méthode SMART pour définir des objectifs clairs et accessibles
Une fois qu’une personne accepte de collaborer, il est crucial de structurer cette démarche avec des objectifs précis. La méthode SMART fournit un cadre efficace pour clarifier les attentes et rendre le processus accessible et mesurable. Cette approche repose sur cinq critères :
- S (Spécifique) : l’objectif doit être facile à comprendre. La personnalité difficile doit déterminer ce qu’elle doit accomplir et de quelle manière ;
- M (Mesurable) : elle doit faire part des résultats attendus ;
- A (Atteignable) : l’objectif fixé doit être réalisable et suffisamment ambitieux pour que les autres collaborateurs sentent une volonté d’aller de l’avant et y adhèrent plus facilement ;
- R (Réaliste) : il doit avoir du sens par rapport à la situation exposée, et être atteignable ;
- T (Temporel) : un délai doit être fixé pour que l’objectif soit atteint.
Par exemple, une personnalité dépendante pourrait fixer comme objectif de partager une opinion ou une suggestion lors de chaque réunion d’équipe. Cet objectif, bien qu’ambitieux pour elle, doit rester atteignable. La progression peut ensuite être évaluée et encouragée par des retours réguliers.
4. Participer à des groupes d’analyse des pratiques
Les groupes d’analyse des pratiques professionnelles offrent un espace privilégié pour échanger sur des expériences de gestion difficiles. En partageant des cas concrets avec d’autres managers ou cadres, il devient possible d’identifier des stratégies nouvelles, de bénéficier de regards extérieurs et de développer des compétences supplémentaires pour faire face à des situations similaires.
Ces sessions renforcent également le sentiment de ne pas être seul face aux défis. Elles apportent un soutien moral tout en ouvrant la voie à des solutions collectives et innovantes.
5. Apprendre à gérer ses émotions face à une personnalité difficile
Pour rester efficace face à des personnalités complexes, il est impératif pour les managers de savoir gérer leurs propres émotions. Les comportements difficiles peuvent provoquer frustration, lassitude ou stress, ce qui risque de nuire à la qualité des interactions.
Plusieurs outils peuvent aider à maintenir un équilibre émotionnel :
- La méditation de pleine conscience : Favorise le recentrage et la gestion du stress.
- L’écriture thérapeutique : Permet d’extérioriser les émotions de manière constructive.
- Les groupes d’analyse des pratiques : Évoqués précédemment, ils sont aussi une aide précieuse pour gérer l’impact émotionnel des situations complexes.
Ces méthodes renforcent la confiance en soi et permettent de mieux appréhender les comportements perturbateurs.
6. Avoir recours à la formation pour apprendre à mieux gérer les personnes compliquées
Face aux défis posés par les personnalités complexes, se former est souvent indispensable. Dans le secteur social et médico-social, où ces problématiques sont fréquentes, des formations dédiées permettent d’acquérir des outils pratiques et une meilleure compréhension de ces comportements.
C’est pourquoi Epsilon Melia a créé une formation immersive de trois jours. Basée sur des mises en situation utilisant la pratique théâtrale, cette formation aide les participants à explorer des solutions concrètes tout en travaillant sur leurs propres réactions émotionnelles. Ces exercices pratiques permettent de se familiariser avec des approches adaptées aux spécificités des personnalités difficiles.
Ce programme est disponible en sessions inter ou intra-entreprise. Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter.