L’accueil des enfants handicapés dans les structures ordinaires
Depuis la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, tout enfant ou adolescent en situation de handicap a le droit d’être scolarisé en milieu ordinaire. À travers cette loi, l’objectif est de favoriser une école inclusive dans laquelle les besoins spécifiques de chacun sont pris en compte. La question de l’accès de ces enfants aux lieux d’accueil périscolaires et extrascolaires est également au centre des préoccupations depuis plusieurs années. Mais malgré les textes qui prônent le principe d’accessibilité pour tous les enfants handicapés aux structures ordinaires, beaucoup en sont encore malheureusement exclus. Faisons le point.
L’accueil des enfants handicapés dans les structures ordinaires : des problématiques propres au handicap
Une bataille incessante pour les familles d’enfants en situation de handicap
Aucun parent n’est préparé à l’annonce du handicap de son enfant. L’ensemble de la cellule familiale s’en trouve ébranlé. Mais cela n’est pas la seule difficulté à laquelle sont confrontées les familles. Les parents se rendent vite compte qu’ils vont devoir mener une bataille pour essayer de continuer à mener une vie à peu près normale (notamment continuer à travailler), et faire en sorte que leur enfant ait accès aux apprentissages et aux loisirs.
Ils doivent engager des démarches faramineuses pour que leur enfant handicapé puisse être accueilli dans les structures ordinaires (crèches, garderies, centres de loisirs, etc.).
Des besoins identiques aux parents d’enfants valides
Pourtant, les parents d’enfants en situation de handicap ont les mêmes besoins que les parents d’enfants valides.
Avant 3 ans, certaines solutions comme le congé parental peuvent encore aider les familles à gérer la situation. Mais au-delà, les difficultés pour trouver un mode d’accueil entraînent bien souvent l’obligation pour l’un des deux parents de s’arrêter de travailler pour pouvoir s’occuper de l’enfant. Cela fragilise la famille financièrement alors que celle-ci est déjà vulnérable du fait du handicap d’un enfant. Les familles se retrouvent aussi isolées socialement.
Les parents ont besoin de travailler, mais ils ont aussi besoin de permettre à leur enfant de se socialiser pour mieux s’intégrer ensuite à l’école, ils veulent qu’il puisse profiter d’activités ludiques, etc.
Ils souhaitent donc que leur enfant ait les mêmes droits que les autres, qu’il puisse bénéficier des mêmes prestations. Ils veulent aussi s’assurer que les besoins particuliers de leur enfant seront pris en compte dans la structure d’accueil.
Même si les parents qui ont un enfant en situation de handicap ont les mêmes attentes que les parents d’enfant valides, ils rencontrent beaucoup plus d’obstacles.
Les problèmes d’accès aux structures d’accueil de la petite enfance
Depuis des années, le manque de place se fait cruellement sentir dans les structures d’accueil de la petite enfance (crèches, garderies, etc.) L’accueil des enfants handicapés de moins de 3 ans est donc rendu encore plus compliqué.
Des réticences
Il existe des freins à un bon accueil de l’enfant handicapé dans ces structures ordinaires :
- les enfants peuvent être accueillis uniquement à certains moments de la journée, ce qui crée des problèmes d’organisation chez les parents ;
- l’enfant peut être mis à l’écart du reste du groupe afin qu’il ne dérange pas les autres, ce qui exacerbe ses difficultés puisqu’il n’est pas intégré ;
- s’il n’a pas de référent pour s’occuper de lui, il peut se voir interdire l’accès à la structure ;
- certaines équipes considèrent que l’enfant a besoin de tout un arsenal d’adaptations spécifiques, ce qui leur paraît trop compliqué à mettre en œuvre.
Pourtant, l’enfant a simplement besoin de se retrouver avec les autres pour pouvoir se développer, se sociabiliser.
Une étape indispensable pour une meilleure inclusion scolaire
La scolarisation d’un enfant en situation de handicap est d’autant plus facile s’il est immergé dès son plus jeune âge dans des établissements d’accueil de la petite enfance. Il est alors déjà préparé à la vie collective. Il aura ensuite plus de facilités à s’intégrer à l’école puisqu’il aura déjà parcouru tout un chemin de socialisation. La crèche autonomise l’enfant, lui apprend à communiquer avec les autres, à s’intégrer dans un groupe, elle développe ses compétences sociales, lui apprend à partager, etc. Il progresse beaucoup plus au sein d’un groupe, et acquiert de la confiance.
Grâce à la crèche, l’enfant apprend également à respecter un certain nombre de règles, ce qui le prépare une fois de plus à son entrée à l’école.
Mais par-dessus tout, les structures d’accueil de la petite enfance lui permettent de faire l’apprentissage de la séparation avec les parents. Cela peut être à la fois angoissant pour lui et pour ses parents, mais cela lui procure également une certaine liberté. En effet, bien souvent, les parents d’enfants porteurs de handicap sont très protecteurs et anxieux.
Pour une bonne intégration dans la garderie ou la crèche, les équipes doivent peaufiner leur accueil. Si l’enfant n’est pas accueilli dans de bonnes conditions, cela peut exacerber ses difficultés (angoisses, troubles du comportement, etc.).
Il faut également veiller à ce qu’il ne soit pas stigmatisé ni isolé.
L’école pour tous
Nous l’avons vu, la loi de 2005 entérine le droit à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit leur type de handicap.
Le fonctionnement
Depuis la loi de 2005, l’objectif est de favoriser le plus possible la scolarisation de l’enfant en inclusion individuelle dans une classe ordinaire. Le terme inclusion signifie que l’on souhaite ajuster les pratiques pédagogiques aux différents types d’élèves afin que chacun ait sa chance. Il est important que les parents constatent que leur enfant peut suivre une scolarité normale, même s’il a besoin d’adaptations.
Chaque enfant doit bénéficier d’un parcours de formation qui soit adapté à ses besoins. Celui-ci fait l’objet d’un projet personnalisé de scolarisation, qui permet de prévoir les adaptations nécessaires dont doit bénéficier l’enfant en milieu scolaire ordinaire. Ce PPS définit la manière dont va se dérouler la scolarité de l’enfant. Il détermine notamment si le handicap nécessite le recours à une aide humaine et/ou matérielle.
Une équipe de suivi de la scolarisation garantit un accompagnement de l’enfant et veille à la mise en œuvre du PPS.
Les personnes chargées d’accompagner les enfants en situation de handicap en milieu scolaire sont des AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap).
À noter qu’il existe un interlocuteur privilégié que peuvent solliciter les familles pour la scolarisation de leur enfant porteur de handicap. Il s’agit de l’enseignant référent. Son rôle est d’accompagner les familles tout au long du parcours scolaire de l’enfant. Il veille à la mise en œuvre du PPS, et réunit annuellement l’ensemble des partenaires en présence de la famille pour faire un bilan et dégager de nouvelles perspectives. Ce bilan est retranscrit par l’enseignant référent au sein d’un document officiel appelé le GEVA-sco (guide d’évaluation scolaire) qui sera transmis à la famille, mais aussi à la MDPH (maison départementale des personnes handicapées), qui pourra ainsi statuer sur les aides à renouveler ou à mettre en œuvre.
Les enfants ne sont pas toujours en classe toute la journée, car ils sont plus fatigables, et ils ont besoin de soins et d’accompagnements à l’extérieur de l’école. Il est aussi important que les enseignants leur aménagent un espace approprié (par exemple, une table à l’écart du bruit pour éviter l’angoisse et faciliter la concentration ; des visuels pour favoriser leur compréhension, etc.).
L’inclusion scolaire des élèves handicapés s’avère facile au regard des textes. Mais dans la pratique, il existe un certain nombre de difficultés.
Les obstacles à l’inclusion scolaire
Il existe plusieurs freins à l’inclusion scolaire :
Les besoins des enfants ne sont pas toujours compris
Les enseignants ont parfois du mal à travailler avec les enfants handicapés, car ils ne comprennent pas toujours leurs réels besoins. Ces enfants se retrouvent alors isolés et en détresse. L’absence de dialogue, les réactions autoritaires de certains enseignants qui doivent faciliter les apprentissages, sont un frein important à l’intégration de l’élève. Ils considèrent que l’enfant doit se tenir en classe comme les autres, ce qui est impossible pour certaines pathologies (l’autisme, par exemple). Parfois, des enfants sont placés de nouveau dans des structures spécialisées alors qu’ils pourraient suivre une scolarité normale. Simplement, ils dérangent les habitudes des uns et des autres.
Se pose alors la question de la formation des enseignants au handicap, car même s’ils souhaitent essayer d’intégrer l’enfant au sein de la classe, ils n’ont pas les outils pour le faire.
La scolarisation se déroule parfois en pointillés
Parfois, l’enfant n’est pas accueilli à temps plein à l’école (pathologie lourde, par exemple), et les parents n’ont aucune solution pour le faire garder en dehors de ces heures d’accueil. Il serait utile qu’en dehors des heures d’école, l’enfant handicapé puisse bénéficier d’un accueil dans une autre structure ordinaire (une garderie, par exemple) pour que les parents ne soient pas contraints d’interrompre leur journée de travail.
L’entrée à l’école n’englobe pas toujours l’accueil périscolaire
L’absence d’accueil périscolaire pose de gros soucis d’organisation aux familles, car elles n’ont personne pour s’occuper de leur enfant pendant le déjeuner ainsi qu’avant ou après l’école. Cela est encore une fois difficilement compatible avec une activité professionnelle.
L’accompagnement humain fait défaut
Certains enfants ne peuvent bénéficier de l’aide d’une AESH, car ce type de poste est encore trop peu valorisé, ce qui freine les candidatures. À la rentrée, de nombreux élèves handicapés ne peuvent ainsi pas être scolarisés. De plus, les AESH ne sont pas suffisamment formés pour répondre à tous les besoins des élèves handicapés.
L’accessibilité est difficile
L’école demande aux enfants en situation de handicap de s’adapter à l’établissement alors que cela devrait être à l’école de s’adapter aux besoins de ces élèves. Les aménagements, le matériel pédagogique (supports visuels, par exemple), etc., sont souvent inexistants, ce qui fait que lorsque l’AESH ne peut pas s’occuper de l’enfant, celui-ci est perdu.
Le handicap est parfois mal accepté
Certains enfants porteurs de handicap sont victimes de rejets, moqueries, de la part des autres élèves (s’ils ont du mal à parler, s’ils ont des troubles du comportement, par exemple). De par ces attitudes, l’intégration des enfants handicapés à l’école est alors encore plus complexe. C’est pourquoi il est essentiel de parler du handicap à l’école.
Généralement, l’entrée à l’école va de pair avec la possibilité d’accéder à l’accueil périscolaire et extrascolaire. Mais comme nous l’avons évoqué ci-dessus, cette offre n’est pas toujours accessible aux enfants présentant un handicap.
L’importance de l’accueil des enfants handicapés dans les structures périscolaires et extrascolaires
L’accueil collectif de mineurs est la nomination employée depuis 2006 pour désigner les centres aérés, centres de loisirs, colonies de vacances, etc. Il englobe les accueils de loisirs périscolaires (heures qui précèdent et suivent la classe, ainsi que le temps méridien), et les accueils de loisirs extrascolaires (jours où il n’y a pas d’école ainsi que les vacances).
Les accueils de loisirs sont primordiaux pour développer la socialisation des enfants, qu’ils soient valides ou handicapés. C’est pourquoi ils participent activement au processus d’inclusion défendu par le gouvernement.
Le fait que les enfants en situation de handicap puissent accéder à ces structures ordinaires revêt plusieurs atouts :
Les avantages pour l’enfant accueilli
L’enfant découvre qu’il est tout à fait capable de vivre avec d’autres enfants, qu’ils soient valides ou handicapés, et qu’il peut faire des activités tout comme eux. Il s’ouvre ainsi au monde qui l’entoure. L’enfant comprend qu’il peut accéder à ces structures ordinaires, quelle que soit sa différence. Cela permet d’améliorer son développement moteur, son langage et son comportement.
Parfois, certains enfants en situation de handicap peuvent même devenir animateurs une fois plus grands. Des missions leur sont confiées en fonction de leurs capacités, ce qui est très valorisant pour eux.
Dans l’accueil de loisirs, l’enfant n’a pas besoin de prouver ses compétences contrairement à l’école où il va devoir suivre les apprentissages.
Grâce à l’accueil périscolaire et extrascolaire, les enfants présentant un handicap sortent d’un quotidien souvent compliqué : les soins, les parents parfois très inquiets et qui transmettent inconsciemment cette angoisse à leur enfant, etc.
Les avantages pour l’entourage
L’accueil collectif de mineurs permet de développer l’empathie et la notion de responsabilité chez les enfants valides, qui peuvent être amenés à s’occuper de cet enfant différent. Ils apprennent la tolérance, à accepter la différence, et comprennent que chacun est important. Les préjugés sont ainsi mis de côté. L’inclusion permet de changer le regard que portent les personnes sur le handicap, qui parfois fait peur, dérange parce que les gens se retrouvent face à l’inconnu.
Cet accueil est également primordial pour les familles, car elles voient que leur enfant peut s’intégrer aux autres, ce qui est encourageant pour elles étant donné qu’elles mènent un combat quotidien. Cela permet aussi aux parents de faire une pause pour prendre soin d’eux, avoir de nouveau une vie plus ordinaire, obtenir du soutien, ne plus êtres seuls, et retrouver d’autres parents confrontés à la même situation. Ils reprennent confiance en leurs capacités, car ils sont entourés. Le dialogue avec les professionnels, l’écoute, l’accompagnement, sont un soutien à la parentalité.
L’accueil dans ces structures ordinaires permet aux deux parents de continuer leur activité professionnelle.
Mais bien que l’accueil périscolaire et extrascolaire soit fondamental pour les enfants porteurs de handicap, leur inscription à ces structures ordinaires est souvent semée d’embûches.
Les difficultés d’accès à l’accueil de loisirs
Beaucoup d’enfants handicapés ont encore du mal à bénéficier de l’accueil collectif de mineurs. Les familles sont surtout demandeuses pour la cantine afin qu’elles puissent continuer leur activité professionnelle. En effet, il existe de nombreux obstacles :
Les soucis d’encadrement
Les taux d’encadrement dans les centres de loisirs sont trop faibles (1 animateur pour 12 enfants de plus de 6 ans), ce qui constitue un frein important pour accueillir des enfants handicapés qui nécessitent plus d’attentions. Les structures auraient besoin de recruter plus d’animateurs et surtout de leur fournir les outils pour qu’ils puissent proposer un accompagnement de qualité. En effet, le personnel d’encadrement a souvent peu de connaissances sur le handicap.
De plus, la plupart des enfants aux besoins particuliers doivent bénéficier d’un encadrement plus important. Ces renforts sont parfois complexes à financer.
Les appréhensions des équipes
Le personnel de ces structures a parfois des inquiétudes sur l’accueil des enfants handicapés. Les animateurs travaillant dans des structures de loisirs ordinaires considèrent qu’ils manquent de formations pour s’occuper de ces enfants, ils se retrouvent donc démunis dans leurs encadrements. Ils ne savent pas comment s’y prendre. Ils ont peur de faire des erreurs et se sentent seuls face aux problématiques qu’ils peuvent rencontrer du fait du manque de conseils et de formation.
Les professionnels estiment également qu’ils sont en effectif trop réduit pour pouvoir accueillir un enfant en situation de handicap.
Ils ne savent pas comment adapter le rythme des enfants aux différentes activités.
Se pose aussi la question de la responsabilité des équipes en cas de problèmes avec l’enfant.
Les problèmes de pathologies lourdes
Si les enfants ont des problèmes de santé en plus de leur handicap, qui nécessitent une surveillance médicale ainsi que la prise de médicaments, l’accueil peut leur être aussi plus facilement refusé. Le refus est également plus fréquent si l’enfant ne parle pas ou est entièrement dépendant pour les actes essentiels de la vie quotidienne.
L’inaccessibilité des lieux
Les locaux sont bien souvent inaccessibles à certains enfants à mobilité réduite. Leur accueil nécessite des adaptations particulières au sein de ces structures ordinaires (aménagement des locaux, encadrement, etc.). Le bruit dans certains espaces est un obstacle pour des enfants qui y sont très sensibles, par exemple.
La détresse des familles
De nombreuses familles élevant un enfant en situation de handicap sont persuadées qu’il ne peut avoir accès à un centre de loisirs, car le personnel n’est pas formé au handicap. Elles se méfient donc de la qualité de l’accueil pour leur enfant.
De plus, les parents se démènent déjà tellement pour faire accepter leur enfant à l’école qu’ils baissent ensuite les bras pour l’inscription dans un accueil de loisirs ou un séjour de vacances, car ils n’ont plus la force de se battre. Parfois, les parents ne se sentent pas à leur place dans ces structures, ils ont honte, n’arrivent pas à affronter le regard des autres, ne supportent pas de voir des enfants valides, etc. Ils ne font alors pas de demande d’inscription.
Face à ces différentes problématiques, il existe des solutions pour améliorer l’accès des enfants porteurs de handicap aux structures ordinaires d’accueil périscolaire et extrascolaire.
Les facteurs qui conditionnent la réussite de l’accueil d’un enfant handicapé en milieu périscolaire et extrascolaire
Pour faciliter l’inclusion des enfants et adolescents en situation de handicap, il est important de mettre en place une pédagogie différenciée pour pouvoir s’adapter aux besoins de chacun, car il n’existe pas une solution pour tous les enfants handicapés, les équipes travaillent au cas par cas. Plusieurs éléments sont à prendre en compte :
Adapter l’accueil en fonction des besoins de l’enfant et des parents
Le temps d’accueil doit être modulé en fonction du handicap de l’enfant, de son anxiété, de sa fatigue, etc. L’enfant peut-être d’abord accueilli sur un temps très court (une ou deux heures), à la demi-journée, avec ou sans repas. S’interroger sur cette adaptation de l’accueil permet de favoriser l’inclusion de l’enfant. Si le temps d’accueil est trop long pour certains enfants, cela posera des problèmes pour leur intégration, car ils auront mal vécu ces moments au sein de la structure. Si tout se passe bien, le temps d’accueil peut être augmenté petit à petit.
À noter que tous les enfants en situation de handicap n’ont pas obligatoirement besoin d’un accueil adapté.
De plus, certains parents ont des contraintes professionnelles, il est donc nécessaire d’en tenir compte. En effet, il est difficile pour les familles qui travaillent de bénéficier uniquement d’un temps d’accueil de deux heures par jour.
Ne pas concevoir l’accueil uniquement en fonction de l’âge de l’enfant
Certains enfants en situation de handicap peuvent parfois mieux s’intégrer avec des classes d’âge différentes. Ils peuvent mieux s’entendre avec des plus petits ou au contraire avoir plus d’affinités avec des enfants plus âgés. Il peut en être de même pour les activités. Un enfant peut préférer des activités qui correspondent à un âge un peu plus avancé, par exemple. L’important est qu’il y trouve son compte et qu’il se sente bien. Par exemple, un enfant de 8 ans peut très bien être intégré au groupe des 4-5 ans parce que l’activité du mois est centrée sur les dinosaures, et qu’il affectionne particulièrement ce thème.
Privilégier des groupes restreints d’enfants
Les enfants sont moins stressés dans un petit groupe, car ils peuvent mieux prendre leurs marques, ils ressentent moins la pression du nombre. C’est également une bonne solution pour l’animateur qui peut être plus disponible pour chaque enfant et tisser des liens plus forts.
Aménager les lieux de vie pour faciliter l’accès aux enfants en situation de handicap
Les enfants ont besoin d’un cadre pour pouvoir évoluer favorablement dans un espace donné. Si celui-ci est mal structuré, ils sont vite perdus (trop de jouets au même endroit, par exemple). L’aménagement doit être pensé de façon à ce que l’enfant puisse se repérer et évoluer de façon autonome. Pour cela, il est important d’agencer les espaces sur la base de thématiques (coin lecture, espace pour le dessin, le collage, etc.). Ces lieux doivent aussi pouvoir accueillir les enfants à mobilité réduite.
Permettre à chaque enfant de comprendre et d’être compris
Dans un accueil collectif de mineurs, chaque enfant doit pouvoir comprendre le message transmis par les animateurs, mais aussi se faire comprendre. La communication est donc primordiale pour le tissage du lien social. C’est surtout le langage oral qui est utilisé. C’est pourquoi les animateurs doivent veiller à s’exprimer avec des mots faciles à comprendre, de façon calme, et répéter les consignes tout au long des activités. Ils doivent prendre le temps de détailler le déroulement de la journée aux enfants afin de leur assurer une stabilité et éviter du stress lors d’un changement d’activité, par exemple. De nombreux enfants en situation de handicap ont besoin de conserver leurs habitudes, d’avoir des rituels, ils ont du mal à faire face au changement, c’est pourquoi il est important de bien leur expliquer leur emploi du temps.
Les supports visuels sont également essentiels, car ils facilitent grandement la compréhension (autisme, dysphasie, etc.).
Travailler avec les familles
Les professionnels et les parents doivent travailler en partenariat. Le professionnel doit rejoindre la vision du monde de l’autre pour comprendre ses représentations éducatives et s’adapter. Il est essentiel d’instaurer une relation de confiance pour pouvoir ajuster en permanence ses accompagnements aux besoins de l’enfant. Les familles doivent être associées aux décisions, il ne faut pas les laisser de côté. Il est également important de mettre en valeur les compétences parentales. Chacun doit avoir sa place, et le professionnel doit montrer qu’il comprend ce que vivent les parents.
Changer sa posture de professionnel
Le personnel encadrant (animateurs, par exemple) doit apprendre à s’adapter et à être plus souple, car quand les enfants ne sont pas différents, il est plus facile d’instaurer une certaine routine. Il doit sortir de ses propres représentations et veiller à harmoniser ses pratiques professionnelles avec les pratiques familiales pour qu’il n’y ait pas trop d’écart avec ce qui se fait à la maison. Parfois, il existe trop de contradictions entre les pratiques de chacun.
Travailler en partenariat avec les autres professionnels
Il est important de construire des méthodes d’accueil qui soient réfléchies de manière collective avec le secteur spécialisé : échanges d’expériences, analyses des pratiques professionnelles. Des liens peuvent se tisser entre les différents professionnels pour ajuster leurs prises en charge. Cela permet d’assurer une continuité des accompagnements auprès de l’enfant. Les parents sont souvent rassurés de savoir que les gens travaillent en collaboration. En travaillant ensemble, les équipes peuvent ainsi partager leur savoir-faire, exprimer leurs inquiétudes, et se soutenir.
Se former au handicap
Il n’est pas forcément nécessaire qu’un spécialiste du handicap accompagne un enfant dans un accueil périscolaire, c’est pourquoi les animateurs doivent être sensibilisés et formés afin qu’ils soient capables de s’occuper de tous les enfants, qu’ils soient valides ou handicapés.
Les types de handicaps sont si différents qu’il est impossible de former à une stratégie unique d’accompagnement, c’est pourquoi il faut apprendre au professionnel à faire preuve d’adaptation pour répondre à chaque problématique (pédagogie différenciée). En apprenant à ajuster leurs pratiques d’encadrement, les équipes d’animation arrivent à mieux accepter et gérer les différences de chaque enfant.
Malgré tous ces obstacles, il existe une réelle volonté politique concernant l’accueil des enfants handicapés dans les structures ordinaires par l’intermédiaire de chartes, la mise en place de réseaux, etc. Toutefois, ces initiatives restent encore très insuffisantes par rapport aux besoins des familles.
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Nous remercions Valérie Robin, enseignante spécialisée en EREA ( établissement régional d’enseignement adapté), pour l’aide qu’elle nous a apportée pour la rédaction de cet article.