Faisant fonction dans le social et médico-social : c’est quoi ?
Les faisant fonction sont des personnes qui ne disposent pas de diplômes adaptés aux missions d’un salarié travaillant au sein d’une institution sociale et médico-sociale. Ce phénomène est très ancien, et concerne tous les secteurs d’activités. Elles sont ainsi embauchées en fonction de leurs qualités personnelles et leur motivation, car les métiers du social requièrent un fort engagement. Qui sont les faisant fonction dans le social et médico-social ? Quels sont les problèmes que cela peut susciter ? Quelles solutions est-il possible d’apporter ? On vous dit tout.
Les faisant fonction : un phénomène qui concerne en majorité les emplois éducatifs
Les emplois éducatifs font référence aux éducateurs de jeunes enfants, éducateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, etc. Ces emplois concernent les missions relatives à la réinsertion sociale, à la protection de l’enfance, au handicap, etc.
Des faisant fonction qui remplacent les éducateurs spécialisés
D’après une enquête de l’ONES, certaines équipes éducatives ne comprendraient qu’une moitié de personnels titulaires, les 50 % restants n’ayant pas de diplômes dans le social ou médico-social. Ce constat est surtout visible pour le travail de nuit. Certains éducateurs spécialisés sont en effet remplacés par des faisant fonction pour un salaire moindre.
L’ONES a mis l’accent sur cette pratique dans les diverses institutions sociales et médico-sociales, car de nombreux professionnels diplômés ont quitté les institutions, et les directions ne parviennent pas à les remplacer.
Le personnel non diplômé est parfois considéré comme moins efficient du fait de l’absence de qualifications sociales et médico-sociales, et les institutions craignent que la qualité des prestations soit moindre.
Les personnes dépourvues de diplômes peuvent également être en souffrance (démotivation, burn-out, etc.), tout comme les professionnels diplômés, car elles ont du mal à supporter certaines situations compliquées. Un intervenant victime d’épuisement professionnel peut être amené à faire subir des maltraitances aux individus accompagnés puisqu’il ne trouve pas toujours les réponses adéquates face aux comportements difficiles de certains usagers, par exemple.
C’est pourquoi les personnes qui ne disposent pas de qualifications ont besoin d’acquérir les outils nécessaires à une prise en charge efficace. Elles doivent pouvoir évoluer professionnellement, et que leur rémunération soit adaptée aux exigences qui leur sont demandées.
De plus, il arrive que les personnels faisant fonction se présentent aux accompagnés comme des éducateurs, et que les différents écrits professionnels portent la mention éducateur spécialisé alors que la personne n’est pas diplômée. Selon l’ONES, cela peut porter « atteinte au consentement libre et éclairé des personnes », car l’usager n’est censé consentir à sa prise en charge que si les renseignements qui lui sont donnés par l’institution sont fiables.
Un phénomène qui découle aussi de l’urgence sociale
Les travailleurs sociaux sont de plus en plus confrontés aux situations d’urgence sociale. Dans des associations comme Emmaüs, lorsque ce besoin d’accueil s’est fait de plus en plus sentir, il a été nécessaire d’embaucher du personnel ne possédant pas de diplôme pour tenter de faire face à la demande (permanents de nuit pour accueillir les SDF jusqu’au petit matin), et répondre à de nouveaux besoins.
De nouvelles missions ont donc vu le jour. Au départ, aucun profil de poste ne correspondait spécifiquement à cette nouvelle fonction d’accueil d’urgence. Les personnes embauchées étaient donc des faisant fonction pour répondre aux nouveaux besoins. Ces fonctions étaient mal rémunérées et difficiles, car le personnel se retrouvait confronté à des usagers en grande vulnérabilité.
Les personnes embauchées avaient des profils adaptés à ce type de situation compliquée puisqu’elles devaient être capables de gérer les problématiques liées à ce type de public (personnes parfois alcoolisées, agressives, etc.).
Mais la nécessité de normaliser ces nouveaux postes relatifs à l’urgence sociale a soulevé la question de l’accès à la formation. L’objectif était également d’éviter que les personnels ne se démotivent par manque de reconnaissance. Ces formations devaient donc leur permettre d’être mieux rémunérés, d’espérer des évolutions professionnelles, et d’être mieux outillés pour faire face aux situations compliquées.
La qualification des faisant fonction dans des associations comme Emmaüs reste, encore aujourd’hui, essentielle.
La formation des faisant fonction : un objectif essentiel pour parfaire les prises en charge
Malgré certaines critiques touchant les faisant fonction, force est de constater qu’ils peuvent être aussi de grands atouts pour le secteur social et médico-social. Ils sont embauchés parce que leur personnalité est adaptée aux missions qu’ils doivent remplir, même s’ils ne disposent pas des diplômes requis.
En effet, ils ont souvent des parcours hétérogènes, ils viennent d’horizons différents, ce qui permet d’apporter de la diversité. Cela contrebalance l’homogénéité des professionnels qui reçoivent des formations identiques, assimilent les mêmes connaissances, et ont des profils qui se ressemblent. Cela peut être un plus pour répondre aux besoins de plus en plus diversifiés des usagers. Certains personnels faisant fonction ont même des parcours proches de ceux de personnes prises en charge, ce qui leur permet de mieux rejoindre la vision du monde des personnes vulnérables. Il est donc important de les former pour les intégrer en tant que travailleurs sociaux à part entière, et éviter qu’ils ne se démotivent par manque de reconnaissance ou encore que leur santé soit altérée.
La formation leur permet ainsi de renforcer leurs compétences et d’acquérir des outils pour mieux faire face aux différentes problématiques qu’ils rencontrent.
Chez Epsilon Melia, nous avons créé un parcours de formation destiné aux personnes faisant fonction de travailleurs sociaux, mais qui ne sont pas diplômées du champ social et médico-social. Notre objectif est de les aider à accompagner les publics au sein des établissements sociaux et médico-sociaux en développant leur savoir-faire et leur savoir-être. Cette formation s’effectue en intra. Elle consiste à développer sa connaissance des publics et à mieux identifier leurs besoins. Nous abordons également les différents cadres juridiques qui bordent le droit des usagers, les bonnes pratiques professionnelles, le travail en équipe, ainsi que les postures éducatives en lien avec les situations rencontrées au quotidien.
Epsilon Melia est un organisme de formation continue pour les professionnels du social et du médico-social. Nous accompagnons nos clients depuis plus de 15 ans pour leur permettre de parfaire leurs accompagnements auprès des publics vulnérables. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de renseignements complémentaires sur les formations que nous proposons.
Nous remercions Stéphanie Grelin, formatrice chez Epsilon Melia, pour les informations précieuses qu’elle nous a fournies pour la rédaction de cet article.